Sunday, January 15, 2006

Y.Zirem - un regard lucide

Extraits du livre de : Youcef ZIREM,
« Algérie : la guerre des ombres, les non-dits d’une tragédie ».
Ed : GRIP-Editions complexe - Bruxelles, 2002
Pages : 67-82

Mots incarcérés : la presse


C’est le gouvernement de Mouloud Hamrouche qui, en 1990, supprime le monopole de l’Etat sur les médias. (…) En peu de temps, les journaux dits « indépendants » fidélisent un large lectorat grâce à leur critique des hommes politiques et leur dénonciation de certaines affaires. Mais les véritables décideurs du système algérien ne sont guère inquiétés par l’ensemble de ces journaux. Lorsque Mouloud Hamrouche est limogé, les marges de manœuvre de la presse diminuent. Le nouveau chef du gouvernement, Sid-Ahmed Ghozali, commence par suspendre l'édition arabophone de Parcours maghrébins, un hebdomadaire du secteur public. (…)

La situation de la presse se complique encore plus avec l'arrêt du processus électoral des législatives en janvier 1992. La majorité des titres applaudissent l’option des décideurs et oublient subitement que des élections viennent d’être organisées. A grand bruit, la presse salue la naissance du CNSA (Comité national de sauvegarde de l'Algérie), une structure née pour défendre la démarche des militaires. (…) Les décrets de l'état d'urgence (9 février 1992) et celui relatif au terrorisme et à la subversion (octobre 1992) réduisent encore plus la liberté de la presse. Mais les responsables des journaux ne se plaignent pas. Au contraire, ils cautionnent l'arrêté ministériel du 7 juin 1994 (un texte resté confidentiel) qui définit le cadre de l'information « sécuritaire » et qui n'autorise à la publication que les bilans officiels des attentats.

Cette réaction n'est guère une surprise puisque la majorité des directeurs de joumaux font partie eux-mêmes du système. En effet, la plupart des responsables de publication en Algérie ont transité par les journaux du parti unique. C'est d'ailleurs eux qui, dans bien des cas, se chargent d'exercer la censure dans les rédactions. En peu de temps de pluralisme médiatique, on commence à parler de « patrons de presse » et certains actionnaires des journaux gagnent un argent fou. Terrorisme aidant, la vente des journaux ne décline pas.


Des images en guise de justice

Au terme d'un coma d'une semaine, Tahar Djaout, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Ruptures, succombe à ses blessures. Victime d'un attentat le 26 mai 1993, devant son domicile à Bainem, une petite bourgade côtière à l'ouest d'Alger, il est le premier journaliste assassiné. (…) . Le ler juin 1993, la télévision diffuse les images d'Abdellah Belabassi qu'on présente comme l' un des meurtriers du journaliste.

Abdellah Belabassi soutient avoir conduit les assassins sur les lieux du crime. Selon lui, c'est Abdelhak Layada, chef d'un groupe armé, qui en est le commanditaire. Mais, dévoile Arezki Ait Larbi (lui aussi ancien journaliste à Ruptures), Abdelhak Layada est acquitté dans l'affaire de l'assassinat de Tahar Djaout lorsqu'il est jugé en juillet 1994 par une cour spéciale pour son implication dans plusieurs attentats. Abdelhak Layada était au Maroc quand Tahar Djaout s'est fait tuer. Abdellah Belabassi, quant à lui, s'entraînait avec son équipe de handball au moment de l'attentat.

Entre 1993 et 1997, près de 70 professionnels des médias, dont 52journalistes, sont assassinés. Les auteurs de ces crimes n'ont jamais été arrêtés. Il suffisait aux autorités de dire que c'était l’œuvre du GIA pour fermer le dossier de toute liquidation physique touchant les journalistes. Cette façon de procéder était également de mise pour les autres assassinats.

Mis à part le cas de Tahar Djaout, la presse elle-même n'a pas fait l'effort d'exiger la moindre enquête sur ces meurtres. Un « comité vérité » sur l'assassinat de Tahar Djaout avait été installé mais il avait cessé ses activités après l'élimination de quelques-uns de ces membres tels que Saïd Mekbel (célèbre chroniqueur au journal Le Matin, tué le 4 décembre 1994) ou le psychiatre de renommée internationale Mahfoud Boucebsi (assassiné à l'arme blanche le 15 juin 1993).

Le 12 avril 1997, vers minuit, quatre personnes en tenue civile, armées de revolvers, frappent au domicile d'Aziz Bouabdellah à Chevally sur les hauteurs d'Alger et crient: « Police, ouvrez!» Journaliste au quotidien arabophone El Alem Essiassi, Aziz Bouabdellah (âgé alors de 23 ans) est enlevé. (…). Dans cette affaire aussi, peu de journalistes se sentent concernés par la disparition de ce confrère.(…)

La honte nationale

(…) Les "militants", les plus connus du RND sont des locataires attitrés des luxueuses demeures de la résidence d'Etat du Club des pins, que d'aucuns nomment le "Jurassik Park ". Savent-ils encore ce qu'est un "Algérien nécessiteux" ? Savent-ils comment vivent lesAlgériens dans les quartiers populaires des grandes villes ? (…) Non, ils ne savent rien de tout cela. Ils sont coupés du monde qui les entoure. Isolés dans leur propre pays, ils ne sortent accompagnés de leur escorte que pour se rendre à leur bureau. On ne les a jamais vus se promener seuls dans la rue en compagnie des Algériens normaux, ni partager "leurs nécessités ". La création du RND est une insulte à l'intelligence et à la mémoire collective des Algériens », écrivait Sâad Lounes dans l'éditorial du quotidien El Ouma du 5 avril 1997.

(…) La réaction des autorités à ce texte osé ne se fait pas attendre. Le mercredi 9 avril 1997, un huissier se présente à l'imprimerie Sodipresse (unique imprimerie privée de la presse algérienne) pour signifier la saisie des biens de l'imprimerie et la mise sous scellés de la rotative. (…) . Le procureur rappelle le chef de brigade pour l'informer que Sâad Lounes était recherché par mandat d'arrêt du tribunal de Cheraga, dans l'Algérois, pour émission de chèque sans provision, qu'il transmet par fax. Le journaliste est alors emmené sous bonne escorte et présenté au procureur de Cheraga qui, après plusieurs consultations téléphoniques avec ses chefs, place Sâad Lounes sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach. (…) A l'audience du 28 avril 1997, le directeur d'El Ouma est condamné à trente mois de prison ferme. Rejugé en appel à la cour de Blida, après plusieurs audiences, Sâad Lounes est libéré le 15 juin 1997.

Entre-temps, peu de voix parmi la presse algérienne se sont élevées pour stigmatiser ces dépassements. Ce n'est pas le cas quand certains journalistes proches d'un clan du pouvoir ont ce genre de problèmes. « ( ... )

Le règne intempestif des coups de fil

(…)

Il arrive aux journalistes de la télévision algérienne de couvrir des activités au siège du ministère de la Défense. Les images recueillies sur les lieux sont systématiquement visionnées et coupées avant qu'elles ne passent à l'écran. (…) Mais pourquoi les journalistes de la télévision ne réagissent-ils pas à ces directives qui biaisent leur travail et leur enlèvent toute crédibilité? (…) ces «fonctionnaires » profitent du système: logements et terrains à bâtir sont mis à la disposition des plus « serviles ». Ceux qui, peu nombreux, sont réticents devant ce processus de normalisation autoritaire peuvent être inquiétés s'ils ont, par exemple, un problème avec le service militaire.

Ces pratiques se retrouvent aussi dans le secteur de la presse privée. Ainsi, les éditeurs de ces publications dites indépendantes reçoivent régulièrement des logements de la part des autorités qu'ils distribuent, à leur tour, à leurs protégés s'ils ne les vendent pas au prix fort dans un pays où la crise du logement fait des ravages. Après l'assassinat, le 18 octobre 1993, de Smail Yefsah, journaliste à la télévision, ses confrères de l’ENTV avaient, par miracle, réussi à rédiger un communiqué dans lequel ils disaient qu'ils voulaient simplement faire leur métier sans prêter main forte aux deux principaux belligérants de la crise algérienne, mais aucune suite n'a été donnée à ce texte.

(…)

Descente à l'hôtel

(…) C'est la fin du mois de février 1997 et la création du RND, parti présidentiel, occupe les débats. Deux jeunes hommes, bien habillés, descendus d'une voiture de luxe, se pointent à la réception de l'hôtel et demandent à voir Fayçal Métaoui, journaliste au quotidien El Watan. (…) Fayçal Métaoui fait ses bagages, accepte de prendre quelques sous, rapidement ramassés par les collègues, et prend place dans la voiture de luxe des deux beaux gosses. Direction: la prison militaire de Blida. (…). Fayçal Métaoui est ensuite envoyé dans la caserne d'Ain Arnet, près de Sétif, pour effectuer son service militaire. Considéré comme insoumis, à l'instar de millions de jeunes de son âge, Fayçal Métaoui, né en 1968, est incorporé [A l’instar de Mohammed Laâgueb et Fouzi Sâadallah, journalistes de l’hebdomadaire arabophone El Houria. ] au sein de l'armée à cause de ses écrits dérangeants. Dans son cas, ce sont même des journalistes d'El Watan qui se sont rapprochés du DRS pour permettre son incorporation au plus vite. Après dix-huit mois passés à Ain Arnet et Bechar, Fayçal Métaoui reprend sa place dans la rédaction d'El Watan.

A bien des égards, il représente, avec certains de ses collègues dans d'autres rédactions, la force de la presse algérienne. N'ayant jamais fait l'école du « tout va bien » (c'est-à-dire l'austère El Moudjahid), lui et ses semblables recherchent le maximum de liberté d'expression et d'indépendance malgré les nombreux écueils que les éditeurs et le pouvoir ne cessent de dresser sur leur chemin. Fayçal Métaoui fait partie des rares journalistes qui ont essayé de parler des droits de l'homme et des disparus au moment où tout le monde ne cherchait qu'à se taire et éviter ainsi les problèmes, D'autres jeunes journalistes ont choisi ce chemin sinueux malgré leurs conditions de vie souvent déplorables. Ils sont, à bien des égards, à saluer.

(…)
Les marchands d’armes

Le mardi 26 octobre 1999, le quotidien Liberté ne prend pas de gants pour attaquer ouvertement Amnesty International. A la une de ce journal et dans son éditorial, la publication appartenant au milliardaire Issad Rebrab accuse l’ONG d’être un marchand d’armes. Sous la plume de Nacer Belhadjoudja, Liberté écrit que, selon Le Canard enchaîné du 20 octobre 1999, Amnesty International et l'ONG Agir Ici «sont directement impliquées dans le génocide au Rwanda. Elles ont joué un rôle dans la livraison d'armes avec la complicité d'organismes officiels ». L'éditorial, signé par Outoudert Abrous, un ancien haut fonctionnaire du ministère de la Culture et de la Communication, abonde dans le même sens.[Omar D : Détournement de sens et malhonnêteté intellectuelle de niveau de caniveau] En réalité, dans l'article « Des états d'armes inquiétants », le Canard enchaîné n'a nullement développé de telles thèses. « Des tonnes de fusils, de pistolets, de mitrailleuses, de munitions françaises ont atterri au Rwanda entre 1988 et 1994, dans des conditions plus proches du trafic d'armes que du commerce officiel. Avec l'aide de deux ONG, Amnesty International et Agir Ici, l'Observatoire des transferts d'armements a publié, fin septembre, un passionnant rapport que personne n'a, semble-t-il, pris le temps de lire. Or, il devrait faire grincer quelques dents », écrivait l'hebdomadaire satirique français.

Il est donc impossible que la une et l'éditorial de Liberté soient le résultat d'une lecture erronée du Canard enchaîné. Il s'agit bien d'une désinformation délibérée au moment où Amnesty International s'apprête à se rendre en Algérie.
Ancien reporter sportif du quotidien gouvernemental Horizons, Nacer Belhadjoudja fait partie d'un groupe de journalistes qui travaillent étroitement avec le colonel Tahri Hadj Zoubir du DRS, (…)
Pratiquement tous les journaux ont un « envoyé spécial » du colonel en question.

Les aveux des capitaines

Véritable machine de guerre, L'Hebdo libéré, dirigé par Abderahmane Mahmoudi, grâce à l'argent de Mohammed Meguedem (chef du département de l'Information à la présidence de la République en 1989) a atteint, au début de l'année 1992, des tirages de 100.000 exemplaires. L'hebdomadaire en question ne se gêne pas pour développer un discours haineux. « Il est inutile de vouloir nier que deux peuples s'y côtoient encore, mais ne s'y rencontrent plus. Un peuple de retour au passé et du conservatisme le plus féroce et un peuple du progrès et de la modernité. Aucun point commun ne lie plus ces deux sociétés. Aucun référent culturel ni politique. Aucune règle de convivialité ne saurait maintenant rassembler autour d'une même table deux sortes d'Algériens qui se considèrent comme totalement étrangers les uns par rapport aux autres. Que ce soit par l'habit, les formules de politesse ou les rites sociaux, tout au contraire pousse à la différenciation et au rejet mutuel », écrit Abderahmane Mahmoudi dans le numéro du 7 janvier 1993. [O.D : Mahmoudi = ancien collabo à el-Moudjahid-’’Pravda’’, puis dans une revue de l’armée et dans l’étatique Algérie Actualité]

Abdelkrim Djaâd estime dans la même publication que « les deux peuples vont s’entre-tuer ». (…) « en oubliant de considérer les réalités, le pouvoir, les candidats, les partis, et les électeurs intelligents sont tous coupables d'avoir contribué à la tenue de ces élections ». (…) comment on a osé donner aux Algériens la possibilité de voter « dans un pays où un adulte sur deux ne sait même pas lire un chiffre » ! Abderahmane Mahmoudi parle d'affrontement quelques jours avant l'assassinat de Mohammed Boudiaf. « Modernistes d’un côté, traditionalistes de l'autre, les Algériens en viendront assez rapidement à régler leurs problèmes identitaires par des moyens pas nécessairement pacifiques. (...) Commandos contre commandos, chacun imposera le respect de ses convictions, les armes à la main », (…). «Si bataille il y a, ce qu'à Dieu ne plaise, elle sera violente, sanglante, meurtrière et parfaitement inutile. Et ce ne seront ni les commandos d’Afghans, ni les commandos progressistes qui souffriront le plus. Les écrans de télévision nous renvoient déjà les larmes des mère et des enfants innocents qui ne comprendront jamais qu'on puisse tuer pour faire semblant de vivre », (…)

Ancien capitaine du DRS (…) Aissa Khelladi est l'un des premiers journalistes à envisager un coup d'Etat au début de l’année 1992. (…)

Ancien membre fondateur du quotidien régional ElAcil, Hichem Aboud est également un capitaine du DRS. (…)

Précarité et absence de droits

Placardé sur les murs de la Maison de la presse Tahar Djaout, un tract du SNJ (Syndicat national des journalistes) appelle, au début du mois de mars 2000, les professionnels de la presse à se mobiliser pour faire respecter leurs droits. «Les journalistes et travailleurs de la presse connaissent aujourd'hui une situation socio-professionnelle lamentable, marquée par la précarité et l'absence de droits élémentaires. (…) Nombreux sont les éditeurs qui violent allègrement la législation du travail. Ainsi, des salariés sont embauchés sans contrat de travail ou avec des contrats qui ne sont pas conformes à la réglementation. Des éditeurs emploient des travailleurs au noir c'est-à-dire sans les déclarer à la sécurité sociale et à la Caisse nationale des retraites. Ils ne leur délivrent pas de fiche de paie. Quand ils le font, ces dernières ne sont pas conformes à la loi. Certains éditeurs emploient des "stagiaires " qu'ils paient largement en-dessous du SMIG et qu'ils font en réalité travailler comme permanents. Dans certains cas, les salariés font les frais de conflits opaques entre éditeurs ou d'une mauvaise gestion et ne sont pas payés durant des mois. Alors qu'ils engrangent d'énormes profits, les éditeurs (à quelques exceptions près) ne prennent pas en charge, ou le font de manière très insuffisante, les questions d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail », estiment les animateurs du SNJ.

Au bout d'une dizaine d'années de pluralisme médiatique, un fossé s'est creusé entre les éditeurs, propriétaires des titres, essentiellement issus de la presse publique, et les journalistes. En un temps record, les éditeurs qui ont accepté les règles du jeu établies par les décideurs se sont fait des situations enviables. Durant toutes ces années de violences multiples, beaucoup de journalistes n'étaient même pas inscrits à la sécurité sociale. (…)«Face à leurs employés, certains éditeurs établissent des rapports empreints d'un autoritarisme d'un autre âge. Sûrs de leur impunité, ils se conduisent comme des roitelets qui bafouent la dignité élémentaire des salariés ainsi que la législation du travail. Les journalistes et les travailleurs de la presse qui osent défier cette toute-puissance des éditeurs risquent tout simplement de perdre leur travail », peut-on lire dans le tract du SNJ. Pour le animateurs de ce syndicat, affilié à la Fédération internationale des journalistes (FIJ), cette situation inique doit cesser, « Il n'est plus question de tolérer que des patrons de presse, qui dénoncent dans leurs journaux les atteintes à l’Etat de droit lorsque celles-ci sont le fait des autorités, bafouent eux-mêmes la législation du travail», ajoute la déclaration du SNJ. (…)
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Immunité médiatique

Le 27 mai 1998 Lila H. est à son travail au siège de wilaya du RCD, situé à la Rue Didouche Mourad d'Alger. Vers 14 heures, Hocine Nia, député et vice-président du parti, accompagné d'un député du RND font leur entrée. Après les présentations d’usage, le député du R N D, raconte Lila, « se rapproche de moi et me demande de faire l’amour avec lui» [Propos publiés par les quotidiens L’authentique et El Alem Essayassi en mai 1999]. La jeune fille est secouée et attend une réaction de la part de Hocine Nia qui ne vient pas. « J’avoue que je ne m’attendais pas à entendre de telles obscénités à mon encontre dans le siège du parti et encore plus devant mon deuxième vice-président qui n’a réagi à aucun moment », affirme-t-elle. La jeune fille rédige alors, le jour même, un rapport qu'elle adresse au président du bureau national du parti à Alger, au secrétariat national et au premier vice-président du parti. Aucune réaction.

Lila tente une seconde série de recours adressés, cette fois-ci, à la commission nationale de discipline, au docteur Saïd Sadi, président du RCD, et à Khalida Messaoudi, troisième vice-présidente du parti et chargée de la condition féminine. Au même moment, les militants de base du RCD entament un mouvement de fronde, matérialisé par une pétition. Au bout de la 74e signature, Lila H. se fait convoquer par Amara Benyounes, premier vice-président du parti. Après avoir écouté ses doléances, l'actuel ministre de la Santé lui signifie qu’ « il n’y aura pas de problèmes à condition qu’elle arrête la pétition et qu’elle calme les militants ».

Mais avec la mort de Matoub Lounes, l'affaire de Lila H. est complètement oubliée. Elle est même classée. « il n’y a eu ni commission de discipline, ni droits de femmes, ni militantisme, ni justice, ni démocratie au sein du RCD » estime-t-elle. En décidant de rendre publique son affaire, la jeune militante du RCD se rapproche de la presse dite indépendante, mais elle comprend vite que le RCD dispose d'une certaine immunité médiatique. Seuls les quotidiens El Alem Essayassi et L’Authentique acceptent de parler de son affaire au mois de mai 1999. « Si j’ai pris la décision de rendre cette affaire publique, c’est pour informer l’opinion de la réelle vérité des personnes qui se réclament être les les leaders de la démocratie » , souligne Lila H.

2 Comments:

At 5:00 AM, Blogger Unknown said...

Très bon article, çà fait plaisir de lire ce genre de site! bonne continuation.
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At 2:33 AM, Blogger Unknown said...

Merci pour tous ces articles je vais me pencher sérieusement dessus!
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